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Embrouille avec les USA au sujet du méga contrat des sous-marins, embrouille avec le Mali dans le cadre de son intervention militaire, des faits qui marquent une fin de mandat très tendu pour le Emmanuel Macron en matière de relations internationales. Des pays comme l’Algérie avec qui l’hexagone s’est engagée dans un bras de fer ne sont pas restés en marge des événements. Samedi, Alger a notamment rappelé son ambassadeur avant de fermer son espace aérien aux avions militaires français à la suite des propos très critiques du chef de l’état à l’égard du pays.
Une insulte à la mémoire historique #
Au nombre des faits reprochés à la France par l’Algérie, il y a d’abord cette histoire de restriction des visas décrétée par la France qui avance que le Maroc, la Tunisie et l’Algérie n’accueillent pas leurs ressortissants lorsque ceux-ci sont refoulés du territoire français.
De ce fait, l’hexagone a décidé de corser les conditions d’octroi de visas aux ressortissants de ces trois pays du Maghreb. Une mesure qu’Alger fustige en reprochant à la France « de gérer en solo la question migratoire, sans consulter les autorités algériennes ».
Cette tension en sourdine va être enflammée samedi, après la publication d’un article dans le Monde qui relaie certains propos du président Emmanuel Macron. Au cours de sa rencontre avec la troisième génération des enfants harkis, le chef de l’état aurait avancé des propos insultants. Il aurait affirmé que l’Algérie, après son indépendance en 1962, s’était construite sur « une rente mémorielle » soutenue par un système politico-militaire.
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Pour étayer son avis, Emmanuel Macron aurait évoqué « une histoire officielle » totalement falsifiée qui ne s’appuie pas sur des vérités, mais sur un discours qui repose sur une haine de la France ». Et pour finir, Emmanuel Macron a remis en cause l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation française.
« “Est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française ? C’est ça la question (…) Moi, je suis fasciné de voir la capacité qu’à la Turquie à faire totalement oublier le rôle qu’elle a joué en Algérie et la domination qu’elle a exercée”, a-t-il asséné.
Toujours dans ses propos discourtois à l’endroit des gouvernements africains, le président de la République s’en est ouvertement pris au gouvernement de transition malien qu’il qualifie de “putschiste”.
Les ripostes n’ont pas tardé #
Dans sa parution en date de 2 octobre, le médias francophone 24h Alger titrait : “Macron entend faire une campagne électorale sur le dos des Algériens”. En pleine campagne électorale en 2017, le même Macron déclarait à Alger que la colonisation était un crime contre l’humanité. Et là, “le vote des binationaux était en sa faveur”, explique l’historien Naoufel Brahimi. “Désormais, il doit parier que les binationaux vont faire partie des abstentionnistes”, interprète-t-il.
Les propos tenus par Emmanuel Macron ont déclenché subitement une vague de colère de l’autre côté de la méditerranée. Le pays maghrébin a aussitôt dénoncé “des propos irresponsables” et a ensuite rappelé son ambassadeur pour consultations. À la question de savoir si on arriverait à une rupture diplomatique entre les deux pays, M. Brahimi a répondu qu’“il ne faut rien exclure”. Déjà, l’Algérie a interdit depuis 3 octobre, l’exploration de son espace aérien à la France dans le cadre de l’opération Barkhane.
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