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Pendant plusieurs années, les victimes de cancer de la prostate soupçonnaient les pesticides. Une reconsidération des causes de ce mal mortel s’annonce par l’État. C’est un soulagement pour les patients, mais un soulagement qui ne guérira pas leur mal. La publication d’un décret avant la fin de cette année pour venir au secours des malades semble une reconnaissance de responsabilité.
L’essentiel des propos du ministre Julien Denormandie #
Il faut retenir que sur France 3, ce dimanche 28 novembre 2021, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation annonce la prise d’un décret. Ce n’est pas encore une réalité, mais il faut attendre seulement quelques jours selon le ministre. Le futur décret vise à reconnaitre le cancer de la prostate comme une maladie professionnelle. De cette reconnaissance, il faut s’attendre à une prise de responsabilité qui donnera droit à des indemnisations. Ce décret répond finalement à un cri de cœur lancé par plusieurs agriculteurs et scientifiques depuis des décennies.
Pourquoi le cancer de la prostate deviendra une maladie professionnelle ? #
C’est un vieux débat qui est entrain de trouver une suite logique. Il faut faire la nuance que la situation sera étroitement liée à une catégorie de travailleurs. Particulièrement des agriculteurs. Ces deniers manipulent des pesticides qu’on peut identifier responsables de la maladie. Il s’agit particulièrement du chlordécone, qui ne devrait plus être utilisé depuis 1990. Malheureusement, les cultivateurs ont été autorisés à continuer son utilisation pendant les trois années suivantes par dérogation. La pollution environnementale a continué et sur leur santé.
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Les conséquences du futur décret #
La première conséquence est visiblement une reconnaissance de responsabilité des autorités. Les cultivateurs qui sont restés face à un empoisonnement dans le temps bénéficieront des dédommagements. Ils seront pris en compte par les fonds réservés aux victimes des maladies dites professionnelles. La particularité ici est qu’il doit avoir une relation entre la maladie et les pesticides toxiques. Les Antilles sont en tête de liste dans la mesure où ces pesticides sont sollicités pour l’entretien des plantations de bananes dans la région.
Les statistiques de la santé publique #
On estime à 90 % le taux de la population antillaise ayant dans le sang les traces de chlordécone. La présence du cancer de prostate dans les Antilles françaises est énorme. Le ministre s’en désole. C’est une situation qui mérite plus d’attention. Il faut remarquer que le ministre confirme l’expertise faite par l’INSERM qui concorde avec celle collective en 2013. Les scientifiques donnaient de la voix depuis des années.
À quoi faut-il s’attendre dans les jours suivants ? #
On ne peut tout prévoir, mais de telles prises de responsabilité ont souvent de lourdes conséquences. Il faut se demander premièrement si les victimes se contenteront des indemnisations. S’il devait y avoir des procédures judiciaires, ce sera sans surprise. Dans le passé, plusieurs fabricants de pesticides ont vu leur responsabilité engagée. Il faut peut-être craindre la répétition de l’histoire à la publication de ce décret. L’autre aspect est qu’il faut s’attendre à ce que tous les cas de cancer de prostate ne soient pas dus aux pesticides. C’est une bataille de preuves qui s’annoncent.