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- Une étude centrée sur le Revenu de Solidarité Active (RSA)
- Résultats : une réduction de 20 % du sans-abrisme grâce au RSA
- Une méthode de conception de discontinuité pour évaluer l’impact du RSA
- Études comparatives internationales
- Baisser l’âge d’éligibilité au RSA pour réduire le sans-abrisme chez les jeunes
- Nécessité d’un nouveau recensement du sans-abrisme en France
- Une approche bénéfique pour la population vulnérable et l’État
Une étude centrée sur le Revenu de Solidarité Active (RSA) #
Ancien assistant au CNRS, il a travaillé avec les données de l’INSEE et de l’Institut National d’Études Démographiques sur le recensement des personnes ayant recours aux services d’hébergement et de distribution de repas en métropole.
Il est surprenant de constater que la méthode consistant à donner directement de l’argent aux personnes pour voir si cela les aide à sortir de la rue est relativement peu courante dans les sciences sociales.
Le chercheur avait à l’esprit qu’un revenu de 500 à 600 euros par mois, au lieu de zéro, aurait probablement un effet positif sur la capacité des jeunes sans domicile fixe à trouver un logement.
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Résultats : une réduction de 20 % du sans-abrisme grâce au RSA #
Ses travaux ont permis d’établir qu’autour de l’âge de 25 ans [seuil légal pour recevoir le RSA, hors exceptions], la perception du RSA réduit la probabilité d’être sans-abri de 20%. Ceci est un moyen d’intégration dans le système de protection sociale en France, qui est particulièrement généreux mais complexe. Le système social français est très interconnecté : il est parfois difficile de déterminer où une aide commence et une autre se termine.
Une méthode de conception de discontinuité pour évaluer l’impact du RSA #
Les travaux du chercheur ont considérablement évolué au cours des cinq dernières années, jusqu’à ce qu’il atteigne quelque chose de solide en utilisant une méthode de Régression Discontinuity Design, souvent rencontrée dans les études sur les marchés du travail. Dans ce cas précis, il existe une discontinuité autour de l’âge de 25 ans : à 24 ans, il n’y a pas de droit au RSA mais à 25 ans, ce droit existe. Par conséquent, s’il y a une différence significative dans les taux de sans-abrisme, cela ne peut être expliqué que par l’effet financier et psychologique du RSA.
Études comparatives internationales #
Parallèlement, le chercheur a examiné la littérature provenant de nombreux pays sur ce sujet, notamment les expériences menées au Canada, aux États-Unis et en Finlande.
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Baisser l’âge d’éligibilité au RSA pour réduire le sans-abrisme chez les jeunes #
Toutefois, selon ses recherches, en baissant l’âge d’éligibilité au RSA jusqu’à 18 ans, le gouvernement pourrait récupérer au moins 60% de ses coûts d’investissement. Et pourtant, à l’origine, le RSA n’était pas destiné à être une aide sociale pour lutter contre le sans-abrisme !
Nécessité d’un nouveau recensement du sans-abrisme en France #
La première étape serait d’établir un nouveau recensement des personnes sans domicile fixe dans le pays. Le dernier en date remonte à 11 ans. Deuxièmement, humilité oblige, il conviendrait simplement de dire que les résultats obtenus soutiennent l’intérêt de réduire l’âge limite pour obtenir le RSA de manière ciblée et de créer un programme spécifique.
Une approche bénéfique pour la population vulnérable et l’État #
Les résultats démontrent qu’il pourrait y avoir plus d’avantages que de coûts, permettant un effet positif sur une population très vulnérable qui représente un coût important pour l’État. L’extension de l’accès au RSA aux jeunes dès l’âge de 18 ans pourrait donc constituer une avancée significative dans la lutte contre le sans-abrisme chez cette tranche d’âge et favoriser leur intégration sociale.