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Qualifiée au second tour de la primaire des républicains avec Éric Ciotti, Valérie Pécresse est perçue comme un challenger dangereux par les équipes d’Emmanuel Macron. Si déjà sa possible victoire au soir du 4 décembre ne fait plus grand doute, ce sont les proches du président qui sont embêtés et « ne savent pas comment l’embêter ». « On préférait Bertrand, parce qu’il n’a pas la stature. Pécresse fait plus sérieuse, mais surtout plus sincère », confie un ministre auprès du Parisien.
« C’est une candidate sérieuse. Il faut élaborer une stratégie » #
À la rentrée, lorsque Valérie Pécresse faisait encore figure d’outsider, les proches du chef de l’État reconnaissaient qu’elle était la plus menaçante des candidates de droite. Incarnant une ligne libérale sur le plan économique, « et en même temps » très ferme sur le régalien, Valérie Pécresse est capable de séduire le centre droit « et en même temps » la droite conservatrice, sans jamais transiger avec l’extrême droite.
Avec un CV (HEC, l’ENA) aussi riche que son expérience politique – du cabinet de Jacques Chirac jusqu’à la région Île-de-France -, elle est aussi l’avatar physique et politique de la modernité.
En effet, le progrès affiché par Valérie Pécresse au premier tour du congrès LR a surpris la macronie. François Patriat, président du groupe LREM au Sénat l’avait supposé dès juillet. « Ce sera Pécresse », avait-il écrit par SMS au chef de l’État. On y est presque, et la macronie s’émeut. « C’est une candidate sérieuse, affirme désormais le sénateur de la Côte d’Or. Il faut élaborer une stratégie ».
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Pour Bruno Jeanbart, vice-président de l’institut Opinionway, l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy « représente une menace » pour Emmanuel. Et le problème : « Ils [LaREM] ne savent pas comment l’affronter », explique le chef du service politique de BFMTV, Philippe Corbé, après avoir échangé avec des proches du président. »
« Comment il fait pour affronter une femme ? » #
La ligne de la présidente de la région de l’Île-de-France est jugée plus proche de celle du président, comparé à la droite « sans tabou » incarnée par Éric Ciotti. « Sur des sujets économiques, elle est assez proche d’Emmanuel Macron », remarque Philippe Corbé.
De même, sur les questions sociétales sur lesquelles la finaliste au Congrès a évolué, elle a notamment soutenu qu’elle aurait voté la PMA pour toutes si elle avait été députée. Avec une même ligne libérale en économie et une position centrale pour les thèmes sociétaux, l’affrontement Macron-Pécresse, s’il a lieu en 2022, ne se jouera pas tant sur les idées.
« Il va y avoir un vrai sujet pour Emmanuel Macron : comment il fait pour affronter une femme ? », s’inquiète le chef du service politique de BFMTV. Une femme qui est bien plus proche de l’actuel chef de l’État sur le plan idéologique que Marine Le Pen. Valérie Pécresse saisit à son avantage cette similitude.
« Je suis une femme qui gagne et qui fait », a-t-elle assuré en guise de clôture des prises de parole du premier tour. « Du côté de l’Élysée, ils vont devoir réécrire leur scénario d’un deuxième tour face à l’extrême droite », a clamé la favorite du congrès LR.
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