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Démarré le mardi 16 novembrec2021, le 103e congrès des maires de France a pris fin le mercredi 17 novembre avec un discours solennel de clôture prononcé par le chef de l’État. Un discours dans lequel Emmanuel Macron n’a pas fait du cadeau aux élus municipaux.
Les maires attaquent en premier #
Il est connu de tous que les relations entre Emmanuel Macron et les maires ne sont pas les plus chaleureuses tout au long du quinquennat. Les différents discours tenus par les uns et les autres ont une fois encore révélé ces rapports tendus entre le pouvoir central et les collectivités locales.
Lors des allocutions, ce sont les maires qui décochent les flèches en premier. Au pupitre, le nouveau vice-président réélu de l’influente association des maires de France, André Laignel qui se lance dans un réquisitoire cinglant contre le gouvernement. Le maire PS d’Issoudun dénonce un « quinquennat d’occasions manquées et d’espoirs perdus. »
Après lui, c’est le nouveau président de l’AMF fraichement élu, David Lisnard qui enchaine avec les critiques. Le maire LR de Cannes revient particulièrement sur la gestion de la crise sanitaire liée à la covid-19. Une méthode de gestion qu’il n’apprécie guère. Ce dernier dénonce « l’extrême centralisation des décisions. » Il promet que l’AMF sera un « partenaire exigeant, loyal, mais libre. » Le maire de Cannes veut bien faire peser l’Association des maires de France dans cette bataille présidentielle qui s’annonce.
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Dans ses propos, il affirme de ne pas hésiter à décliner la feuille de route du futur président ou de la future présidente, si celle-ci ne prend pas en compte les aspirations des collectivités locales. Il cite entre autres les déserts médicaux, un nouveau pacte financier, la relance de la décentralisation, et appelle surtout à ce que les maires dans leur relation avec l’Etat se sentent « respectés et pas flattés ».
La contre-attaque d’Emmanuel Macron #
À son tour, le chef de l’État a sèchement répondu aux critiques et défend mordicus son bilan. Sur plus d’une heure de discours, seulement cinq petites minutes ont été consacrées à un remerciement timide aux maires. « J’ai conscience que beaucoup de choses ont été dites !… », a-t-il répondu.
« Il se peut qu’il y ait eu au début des malentendus, il se peut qu’il y ait eu des préjugés […] J’assume ne pas avoir été maire. (…) Je ne suis d’ailleurs pas le seul président de la Ve République à ne pas avoir été maire. J’ai compris qu’on honorait beaucoup le général de Gaulle ces derniers temps… Il se peut qu’il ait eu le même défaut » réplique ainsi à ceux qui l’accusent de n’avoir pas fait l’expérience à la tête d’une mairie. Il rappelle également que ces prédécesseurs n’ont passé autant de temps à débattre avec les maires partout à travers la France, comme il l’a fait durant le grand débat.
Dans son discours, Emmanuel Macron n’a ménagé ni le nouveau président de l’AMF ni son vice-président. « Il suffirait que l’Etat renonce à la prétention d’être seul, d’être tout, pour très vite, être accompagné par les collectivités », réplique-t-il à David Lisnard qui fustige la prédominance de l’État central dans la gestion des collectivités.
« Il ne peut pas y avoir ce face-à-face sous prétexte qu’il y aurait eu d’autres émergences politiques. (…) Si nous sombrons dans cette division, nous divisons l’action. (…) Gardons-nous de toutes ces forces de division, surtout dans la période », exhorte-t-il.
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